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Récit de voyage Argentine

Le MAAM : impressionnant…


Nous partons visiter en compagnie d’Isabelle et Francis, l’un des musées archéologiques de Salta : celui consacré aux cérémonies mystérieuses des Hauts Plateaux Andins. Le Museo de  Arqueologia de Alta Montana est consacré à l’un des plus terribles rituels incas. Ils vénéraient les dieux vivant dans les montagnes et leur offraient de terribles offrandes, pour s’en assurer les bonnes grâces. Ils effectuaient périodiquement des sacrifices d’enfants sur les hauts sommets. Les enfants choisis avec soin au sein des familles les plus nobles (quel privilège !), étaient vénérés et accompagnés jusqu’à la capitale de l’empire Inca : Cusco. La fille d’un chef et le fils d’un chef d’une autre tribu étaient alors « mariés », avant de regagner leur village sans tarder. C’était une manière d’assurer une liaison entre les différentes parties de l’empire inca très vaste. Après avoir été fêtés dans leur village, les enfants étaient préparés et amenés en haut du sommet des montagnes, où ils étaient parés, nourris et abreuvés de chica (boisson fortement alcoolisée à base de maïs fermenté) jusqu’à perdre connaissance. Ils étaient alors ensevelis dans ce qui serait leur dernière demeure, avec toute une série d’amulettes et autres statuettes votives miniatures réalisées à partir de matériaux divers récoltés dans tout le territoire inca : de l’or, de l’argent, de l’onyx, mais aussi des coquillages de la Côte, des laines de hauts plateaux… Une fois de plus, c’est la recherche symbolique d’une unification de l’Empire qui était au cœur des cérémonies… Pour eux, les enfants ne mourraient pas réellement ; ils avaient le grand privilège d’entrer dans le cercle des forces veillant sur la communauté… Pas évident à gober aujourd’hui… Au fil des salles plongées dans la pénombre, nous découvrons les divers objets placés dans les tombes de trois enfants retrouvés au sommet du volcan Llullaillaco en 1999. Des tissus comme neufs, des petites amulettes en forme de camélidé en or accompagnaient les enfants dans leur voyage. La visite se termine par la rencontre avec l’une des trois momies, qui sont exposées à tour de rôle (tous les 6 mois pour assurer leur préservation). Nous verrons el niño (le garçon), âgé de 6 ans, recroquevillé sur lui-même. Nous ne verrons pas la fillette de 7 ans, ni la Doncella (demoiselle de 15 ans), conservées dans leur « congélateur »… Il faut dire que les momies descendues de leur lieu de découverte ) à plus de 6700m doivent être maintenues à –20° !… Les détails de la peau, des mains recroquevillées, du visage sont époustouflants et saisissants. L’incroyable état de conservation des momies nous laisse sans voix : on a l’impression que l’enfant va se relever. Nous ressortons très émus de ce musée. Si nous n’avons pu réaliser aucune photo dans ce site protégé des lumières, cela restera l’un des plus émouvants musées visités.


Alors que nous ressortons, l’ambiance est plus légère et festive sur la place principale: des gauchos paradent et nous en profitons pour faire quelques photos de leurs jolies montures, tout en écoutant la fanfare qui crée l’attroupement !

Toutes les bonnes choses ont une fin. Faudrait pas qu’on se sédentarise quand même ! Après cette semaine de « vacances », nous décidons de lever l’ancre et de poursuivre la route vers Cafayate. C’est une région de vignobles, cela nous donnera l’occasion de (boire) voir ! Une trentaine de kilomètres avant la ville, les paysages s’animent, les montagnes prennent des teintes incroyables sous le soleil. Nous traversons la Quebrada de las Conchas, qui nous scotche par ses paysages. On s’arrête à maintes reprises pour immortaliser les vues ou tout simplement regarder. Les paysages sont changeants : les matières, les textures, les couleurs, les lumières… Des pics, des courbes molles, des coulures…

Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir

C’est une succession de tableaux fantastiques qui s’enchainent tout au long de la route ! C’est un feu d’artifice de roches et de sables de couleurs vives : des verts, des rouges, des ocres, des bruns… Nous faisons escale pour visiter El amphitheatro, un espace creusé dans la roche où l’acoustique est particulièrement efficace ! Nous verrons également El gargantua del diablo, une gorge de roche rouge lumineuse. Cette jolie route colorée nous amène bien vite à Cafayate, où nous bivouaquons pour la nuit, au son des klaxons… Et oui, les Argentins sont en finale (heu…bein oui de foot !) et ils fêteront ça jusqu’au bout de la nuit !

Le petit marché de Cafayate


Le lendemain, nous faisons un tour dans le marché artisanal de la ville, où les artisans vendent de jolies réalisations à base de cactus, de laines, de bois, de pierres de la région… L’un des petits marchés qui nous semble avoir gardé un peu d’âme et d’authenticité. C’est aussi pour nous l’occasion de pénétrer pour la première fois dans une Pulperia, cette institution argentine  à mi-chemin entre le magasin rural et la taverne. Même les odeurs sont typiques !

Nous reprenons la route en direction du sud et traversons effectivement, des vignobles au milieu desquelles trônent des bodegas élégantes. Pas le temps de s’arrêter, c’est bien dommage… C’est la première fois qu’on voit des vignobles flanqués de cactus géants au milieu ! C’est que ça doit donner de bons crus tout ça!


Les ruines de Quilmes


Après une piste de 5km, nous arrivons au beau milieu de rien. Et comme d’habitude, c’est là que se cache l’un des plus incroyables site pré-inca d’Argentine: les ruines de Quilmes ! Notre billet d’entrée acquitté, nous gravissons rapidement les deux monts qui entourent les ruines de cette ancienne ville fortifiée, pour en découvrir toute la splendeur. C’est ici que les indiens Quilmes établirent leur ville sur près de 30ha ! La hauteur nous permet de percevoir les traces des murs d’un mètre d’épaisseur. On entendrait presque grouiller les 5000 habitants de la ville à son apogée. Aujourd’hui, c’est un paysage de ville escarpée avec des constructions et des terrasses qui grimpent sur les piémonts, des murets de pierre et des cactus énormes qui ont poussé au gré des vents. Si les indiens Quilmes résistèrent à l’arrivée des incas, ils ne survécurent pas à celle désastreuse des conquistadors qui les exterminèrent jusqu’au dernier… Et encore une culture anéantie ! Nous redescendons alors que le jour commence à tomber et nous nous installons aux portes du site archéologique, pour une nuit noire et silencieuse. Seul l’âne du gardien nous sortira du sommeil le lendemain !…

Nous prenons la route. Pour rejoindre la plaine, il nous faut passer de l’autre côté des Cumbres Calchaquies. Les paysages de quebrada y sont moins colorés, plus arides et pelés. Il faut dire que nous passons une nouvelle fois la barre des 3.000m ! Nous passons à Tafi et continuons vers El Molar, pour une visite de pierres…

El parque de los Menhires… mais sans Obélix !


Nous visitons El Parque de los Menhires, où plus d’une centaine de mastodontes de pierres a été placée après avoir été découverts un peu partout dans la région. Ils auraient été sculptés par le peuple Tafi durant la période allant de 300 – 500 Ap JC. Nous sommes un peu déçus par le peu de menhirs portant encore des sculptures « lisibles », mais pour autant très belles. Ce sera une visite courte et intéressante, nous permettant de voir ces blocs de pierres aux motifs zoomorphes, humanoïdes ou géométriques. Pas forcement bien mis en valeur, ils ont été « arrachés » à leur site d’origine et placés là, pour leur préservation…

Le temps nous étant compté (une année, c’est finalement très court!!!), notre prochaine destination sera un « rendez-vous avec les ballenas ». Il nous faut faire des choix et nous avons décidé de tenter notre chance dans la péninsule de Valdés, au cas où elles viendraient nous honorer de leurs chants et de leurs arabesques aquatiques. Bon, c’est très beau dit comme ça, sauf que quand le GPS (ce c**!) annonce la couleur, c’est tout de suite moins poétique ! Mais ce ne sont pas les 1.952km (juste pour l’aller) qu’il affiche qui nous saperons le moral ! « Fais le plein de gasoil ! » (enfin le premier !!) On fonce !

Route entre El Molar et la plaine


Du bonheur, du pur bonheur ! Nous entamons la route qui rejoint El Molar et Monteros… Ce sera 80km de descente ! Nous regardons amusés descendre l’altitude, pas fâchés d’être dans le bon sens pour une fois ! Partis ce matin à plus de 3.000m d’altitude, nous nous coucherons le soir à 400m ! Nous traversons les nuages blancs et froids, avant de retrouver la plaine, avec ses champs d’agrumes. C’est bon signe : s’il y a des agrumes, c’est que le climat est clément même en hiver ! Et effectivement, on va passer de 7° à 18° en une heure ! Hummm je sens qu’on va se réchauffer ici, on va se plaire ! C’est aussi une région gorgée de champs de canne à sucre et nous nous amusons à compter le nombre de remorques que tirent péniblement les pauvres tracteurs poussifs… Nous, on file sur la route droite… on ne se rappelait pas ce que c’était tiens !

Comment décrire la route après Atahoma ? Humm… Rien. Plat, ligne droite, tout droit. Même le GPS s’endort ! Il nous fait sursauter en affichant ponctuellement « prochain rond point à… 200km » ! Et encore, c’est pour dire que c’est tout droit au rond point ! Nous sommes tellement heureux de retrouver la plaine, après près de deux mois dans les hauteurs de la Cordillère des Andes… On se régale !


Une belle finale, mais… dommage…


Nous décidons de nous joindre à la population pour vibrer avec eux pendant la super finale de foot opposant l’Argentine à l’Allemagne. Alors que nous traversons une petite ville, nous entrons dans le seul café ouvert qui retransmet en direct le match. Lorsque nous entrons dans la salle où une quinzaine d’argentins regarde avec solennité le match, nous sommes dévisagés. C’est vrai qu’on fait plus « allemands » qu’ « argentins » ! Ils nous regardent tout d’abord d’un drôle d’œil, puis s’assouplissent en voyant qu’on est pour « leur » équipe… Les filles ont préparé une affiche, on a même acheté le drapeau !… C’est qu’on voudrait bien qu’ils gagnent ! L’ambiance sera tendue et silencieuse, loin de ce que l’on imaginait… C’est que c’est une affaire sérieuse le football ! Et malheureusement les Argentins ne gagneront pas… Pourtant on avait fait un bel exploit en regardant toute la partie à 5 ! et ce, malgré les protestations des filles qui n’apprécient pas ce « sport de vieux »… (je cite !). Déception. Pas de klaxons ce soir !…

Route vers la Patagonie


La Patagonie évoquait en nous des paysages ouverts, l’esprit sauvage des chevaux galopant dans la pampa, avec des herbes folles qui ondulent au vent… Bon, en fait, on va faire 2.000km à l’aller (la même chose au retour), de « vide ». Les routes sont terriblement longues et rectilignes, on traverse de grandes nappes de brouillard épais (c’est peut-être la saison qui veut cela) et les paysages (lorsqu’on les aperçoit !) sont incroyablement plats.

Barrages sanitaires


Sur la route, nous serons arrêtés à plusieurs reprises, pour des inspections sanitaires. Cela nous rappelle l’Australie… Bon, le principe est intéressant : pour protéger les zones « free » de mouche du fruit, ils interdisent le transit des fruits, légumes et de la viande entre les différentes régions. Bon, soit. Mais ça tombe mal, nous avons profité d’être en ville pour faire le plein de fruits et légumes ! Gloups. On avait oublié ces barrages ! Nous passons donc en mode « inglessss »… Comme déjà raconté dans les épisodes précédents… Et ça marche. « Ola Que tal ? »…. « ??? ». Nous passerons tous les contrôles brillamment… avec le frigo plein ! En même temps, nous avons quelques doutes sur l’efficacité du système : le cc a été décontaminé pour 2 euros. Ils nous font passer sur un pont, où quelques jets (pissettes serait plus exact !) de produit sont sensées purifier le dessous du cc… Quand on voit la tripaille qu’il y là dessous… nous avons des doutes ! Bref, nous sauvons kiwis, pommes et poires et ne tardons pas à les manger !

Rendez-vous avec les baleines…


Nous approchons enfin de la péninsule de Valdés, petit paradis pour la faune. C’est ici, dans les eaux abritées et chaudes (tout est relatif), que les baleines franches australes viennent se reproduire chaque année. Nous prenons un ripio qui longe l’océan, et scrutons l’horizon. Lorsqu’on aperçoit notre première baleine depuis la Playa de las Canteras, c’est la joie ! Bingo, elles sont là ! Tous ces kilomètres sont récompensés ! C’est l’euphorie dans le cc… elles sont au rendez-vous ! Nous en apercevons plusieurs au loin et décidons d’entrer dans la réserve. Il faut les voir de plus près… Nous avons hâte !

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