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Récit de voyage île de Paques

Lorsqu’à la fermeture du site nous retournons au véhicule, celui-ci ne démarre plus ; nous avons oublié d’éteindre les phares. Nous voilà bien ! La nuit va tomber, nous sommes de l’autre côté de l’île et la batterie est déchargée ! Comment on dit ça en espagnol ????… 4x4 de merde ! Heureusement et par chance, le garde du parc national nous aidera à l’aide de pinces crocodiles et nous pourrons repartir rapidement vers la ville !

Tahaï et son Moaï aux yeux de corail…


Le site de Tahaï est l’un des plus photogéniques de l’île, avec ses 3 Ahu restaurés : l’Ahu Vai Uri, l’Ahu Tahai et l’Ahu Ko Te Riku. Sur ce dernier, trône le seul Moaï de l’île qui nous regarde avec ses yeux de corail reconstitués. Le site est facilement accessible et descend vers l’océan.

Devant un des Ahu, nous verrons un paina, cercle de pierres créé pour honorer les parents lors d’une cérémonie et d’un banquet. Un peu plus loin, nous nous amuserons à chercher à quoi pouvait servir cette drôle de construction ovale en pierre, avec une unique entrée d’à peine 20cm… Il s’agissait en fait d’un hare moa. Ce poulailler ingénieux permettait de cacher et d’enfermer à l’aide d’une pierre unique toutes les poules de la tribu, pendant la nuit ou lors des guerres tribales… il fallait ainsi pas mal de temps pour que les ennemis trouvent « la » pierre à retirer pour attraper les poules !

Nous verrons également les traces d’une hare paenga, une maison primitive en forme de coque de bateau. La base était formée de pierres taillées disposées en ovale allongé. Elles étaient percées de trous dans lesquels étaient encastrées des tiges de bois rassemblées en leur sommet. D’autres tiges de bois étaient alors fixées horizontalement ; puis la structure ainsi formée était recouverte de végétaux et de feuilles. Nous aurons la chance de nous réfugier dans l’une de ces hare paenga reconstituée, pour échapper à l’averse… c’est pas très grand, mais étanche !… C’est déjà ça !…

Puna Pau, la carrière des coiffes rouges…


Dans la carrière de pierre volcanique rouge, certaines coiffes appelées pukao, pèsent jusqu’à 12 tonnes et représentent les coiffures des premiers arrivants : des cheveux longs attachés et remontés à la manière d’un chignon. Du haut, la vue est magnifique sur la ville d’Hanga Roa et sur les paysages de collines volcaniques recouvertes de velours vert, qui contraste avec les eaux franches et tumultueuses de l’océan… on y voit gambader des chevaux en liberté, au milieu des coiffes géantes…

Hanga Te’e, les idoles au sol…


Comme tous les autres sites, les 8 Moaï ont été arrachés à leur socle et précipités au sol face contre terre, pour que leurs yeux perdent leur pouvoir. Chaque tribu cherchait ainsi à rendre l’autre vulnérable, en la privant de la protection des idoles de pierre. Ces Moaï jonchent le sol, certains sont brisés en plusieurs morceaux et leur coiffe a roulé jusqu’à plusieurs mètres de là… et même dans l’eau. Sinistre tableau que celui de ces géants de pierres au sol et qui sait s’ils seront un jour relevés. C’est aussi cela l’histoire des Moaï : des idoles de pierres créées par un peuple au prix d’efforts inouïs et qui, lors de guerres tribales, les anéantira jusqu’au dernier.

Ahu A kivi, la légende des 7 éclaireurs…


Vers le centre de l’île, se dresse une plateforme restaurée présentant 7 Moaï de 4 mètres de hauteur. Selon la légende, ils représenteraient les 7 valeureux polynésiens, partis avec vivres et animaux, à la recherche « d’une terre promise ». Ils étaient censés préparer l’arrivée du premier roi de l’île. Ils ont la particularité de ne pas être des Moaï « de côte » ; ils sont installés au cœur des terres. Toutefois, ils veillaient à la manière de leurs homologues sur le village qui les avait érigés.

Le village cérémoniel d’Orongo… des Moaï à la légende de l’homme oiseau…


Nous partons à la découverte de ce village cérémoniel, perché au sommet du volcan Rano Kau. Pour y accéder, nous longeons le cratère en partie affaissé, royaume des oiseaux de mer et des joncs d’eau douce… Le cratère qui mesure plus d’un kilomètre de diamètre, reflète le ciel bleu et les nuages. C’était la réserve d’eau du village d’Orongo, installé un peu plus haut.

Ce village fut créé dans un endroit hostile à l’installation de l’homme, à 325m d’altitude et loin du littoral (donc des ressources de la pêche), dans le seul but d’être utilisé quelques semaines durant le Tanga Manu, la « compétition de l’Homme Oiseau ». Lorsque la croyance en la force des Moaï disparut, un nouvel ordre s’installa peu à peu, basé sur la croyance en un dieu créateur : Make Make. Chaque tribu choisissait un hopu (jeune homme sportif), qui la représenterait dans la compétition. Durement entrainés pendant l’année, ils se retrouvaient à Orongo où ils s’affrontaient au début du printemps. Le déroulement de la compétition était le suivant : chaque concurrent devait descendre jusqu’à l’océan (Orongo est perché sur une falaise de 325 m !), puis nager jusqu’au Motu Nui (2km, avec de forts courants, des requins… une vraie partie de plaisir !) allongés sur une pora (une espèce de planche de surf en joncs) leur permettant de flotter et de transporter quelques affaires. Arrivés sur le Motu (îlot), ils s’installaient dans les grottes et attendaient patiemment qu’une sterne fuligineuse vienne y pondre un œuf, car ces oiseaux de mer revenaient y nidifier chaque printemps. Les concurrents devaient alors rapporter l’œuf fixé dans un bandeau ajusté sur la tête (en bon état cela va de soi, l’omelette n’étant pas acceptée), remonter jusqu’au village (bonjour l’escalade avec l’œuf !), pour être désigné « Homme Oiseau » de l’année ! La tribu déclarée « vainqueur » jouissait alors d’un grand prestige durant toute l’année et profitait d’avantages de pêche, de territoire…

Les vestiges des 54 maisons constituant le village sont impressionnants : les maisons de pierres plates empilées, forment un ovale allongé rappelant la coque des bateaux. Une minuscule entrée permettait d’accéder à la pièce unique des petites maisons, tandis que la vie quotidienne et sociale se faisait devant, sur la terrasse « pavée ». La vue sur l’océan bleu et le volcan est impressionnante !

Spectacle de danses Rapanui, avec la troupe Kari Kari


Pour compléter la découverte de l’esprit polynésien, nous assistons en ville, à un spectacle de danse traditionnelle, donné par une troupe Rapanui. Quel spectacle ! Une troupe d’une vingtaine d’artistes, danseurs et musiciens, va nous ravir ! Les musiques rythmées et entrainantes nous transportent immédiatement en Polynésie. Par certains aspects, nous retrouvons des sonorités nous rappelant les Maori de Nouvelle Zélande… pas étonnant ! Les danseuses, légèrement vêtues et enduites d’huile de coco délicatement odorante, nous entrainent dans leurs mouvements lancinants. Les costumes de jonc, de coco et de coquillages sont magnifiques. Les filles écarquillent les yeux. Les hommes musclés et tatoués, nous impressionnent par leurs danses toniques et guerrières.

On comprend mieux cette soif d’indépendance des Rapanui vis-à-vis du Chili, avec qui ils n’ont somme toute, pas vraiment de liens de parenté. Ils sont plus proches de la culture polynésienne que de la culture latino américaine. C’est l’un des plus beaux spectacles de notre voyage !

Notre rencontre avec l’île de Pâques sera très difficile à écrire, tant les sentiments sont intenses. C’est un vrai coup de cœur !! C’est difficile d’exprimer ce que nous avons pu ressentir sur ce petit bout de caillou perdu au milieu de l’océan pacifique. C’est magnifique, tragique, magique, mystique, désolé, intense, captivant, énergisant, apaisant…. Tout ça sur ce confetti ! Les 4 jours de visites sur place ont été intenses… on se dit qu’on serait bien resté un ou deux jours de plus… malheureusement le temps joue contre nous… l’arrivée du camping car à Callao a été confirmée plusieurs fois le 05 mai ; nous sommes le 07… nous quittons l’île pour le récupérer dès demain au Pérou. Enfin ça, c’est ce qui était prévu…

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