Passage frontière

Dès que nous franchissons le pont séparant le Laos et la Thaïlande, nous sommes surpris ; quel contraste ! Nous retrouvons une ville presque sans poussière et sans odeur de feu. Les démarches administratives effectuées (visas et carnet), nous prenons la route et trouvons tout de suite un magasin vendant du gaz ! On a bien eu raison de ne pas s’entêter au Laos ! Génial, ce sera douche chaude ce soir !

Puis nous partons en direction de Phimaï, qui sera notre prochain arrêt. Nous savourons les routes thaïlandaises qui sont mieux entretenues que celles du Laos ! Ici, juste quelques vagues de bitumes par ci par là… On a retrouvé « Hilux Land » !… C’est en effet la voiture la plus commune ici, chargée de marchandises en tout genre (même d’humains !)… Les routes extra larges traversent des villes qui s’étalent à perte de vue, ponctuées de gigantesques panneaux publicitaires à faire pâlir toutes nos enseignes !… A Udon Thani et Khon Kaen, deux grosses villes du Nord Est du pays, nous retraversons des zones commerciales géantes comme on pourrait en trouver en France… Les petits marchés Laotiens nous paraissent bien lointains !… Les plaines sont cultivées avec notamment, des rizières et de la canne à sucre, dont c’est le moment de la récolte. Nous croisons de nombreux camions surchargés de canne à sucre qu’ils amènent aux usines de raffinerie. De nombreux feux sont allumés, aux abords des routes… Ils semblent bien maitriser la technique du brulis ici ! Nous nous arrêtons faire le plein de victuailles dans un supermarché, un vrai ! Cela faisait longtemps que nous n’avions trouvé un magasin digne de ce nom. C’est un Big C… et étrangement nous y retrouvons des produits Casino… Hum hum !… Nous aurons la peau de ce camembert et de la rosette ! Nous comprenons par la suite que Big C, n’est en fait rien d’autre que la branche Thaïlandaise de la société Casino ! Le monde est petit…

Phimaï

Dans le parc historique de Phimaï, nous allons visiter le Prasat Hin Phimaï, qui est l’un des vestiges Isan de l’époque angkorienne ayant servi de sanctuaire bouddhiste et de modèle pour la construction ultérieure d’Angkor Wat. Nous dormons à côté d’un wat puis partons découvrir le plus grand temple khmer de Thaïlande (cette région appartenait alors au royaume Khmer et la position centrale de Phimaï l’avait propulsée au rang de « centre politique du royaume »), en partie restauré. Nous sommes surpris de l’emplacement au cœur de la ville, où nous avons aperçu des vestiges des murs d’enceinte. Nous découvrons, un ensemble impressionnant de constructions majestueuses de pierres de latérite. Les couleurs originelles de la pierre rose foncée ont pris des teintes noires, avec les agressions du temps, mais l’ensemble est très homogène et s’intègre dans le paysage harmonieusement. On peut visiter le bâtiment où se changeait le roi avant les cérémonies, le pont de nagâ qui menait au temple, les galeries latérales, les tours-sanctuaires, le bassin… Le tout devait être richement sculpté et décoré. La symétrie de l’ensemble est parfaite ! A l’arrière, quelques tas de pierres amoncelées nous laissent à penser que les archéologues ont encore du travail pour les années à venir !… Nous apprécierons la beauté de cet ensemble restauré et le calme des lieux, car il y a très peu de visiteurs !

Cache-cache au cœur des racines…

Après avoir franchi un petit pont de bois, nous pénétrons dans un univers extraordinaire et fantastique : « le Banyan Tree ». Il s’agit d’une petite île uniquement formée à partir d’un arbre qui serait âgé de 350 ans ! Nous y découvrons un univers presque mystique, en nous baladant à l’abri des branches qui s’étirent pour former un véritable parasol géant bienveillant. Des autels sont installés et les multiples offrandes (colliers de fleurs, boissons, encens…) qu’on y voit, indiquent que le Banian doit être efficace en réalisation de vœux !!! Cet arbre gigantesque forme des entrelacements de branches, de racines, dans lesquelles se perdent des petits chemins, très agréables à suivre… Ce paysage de lianes et de mangrove est un paradis pour les oiseaux !  Le site se prêtera parfaitement à une partie de cache-cache amusante!

Ban Ta Klang Elephant center Surin (GPS : N15.26600639, E103.49646333). (http://www.surinproject.org)

Nous arrivons dans le village jouxtant le centre et voyons des éléphants dans les jardins des maisons ! Après une nuit dans le hameau, nous arrivons tôt : nous voulons profiter de la journée, pour voir ces grosses bêtes…  Le billet d’entrée acquitté, nous avons tout loisir de nous promener dans ce centre original. Nous découvrons alors un petit village composé de maisons de bois, qui ont pour la plupart un débord de toiture qui sert…d’abri pour leur animal domestique : un éléphant ! Ils vivent sur place, avec leur(s) éléphant(s) !

Nous prenons le temps de les observer : avant le spectacle, ils se douchent et ici, cela prend la forme d’une queue leu-leu tonitruante. C’est qu’ils aiment ça, jouer avec l’eau ! Lorsque c’est leur tour, ils attrapent le tuyau d’arrosage avec leur trompe avant de l’enfourner dans leur bouche, pour boire goulument des litres d’eau ! Le cornac doit attendre que l’éléphant ait assez bu, pour lui reprendre le tuyau et pouvoir le laver ! Commence alors le brossage et la bonne douche ! Nous verrons des mamans et leurs bébés, rigolos et complices… de beaux bébés tout de même ! Quelques kilos de muscles et de caractère ! Nous observons la complicité des cornacs avec leurs animaux. Munis d’un crochet (que l’éléphant porte parfois à l’oreille), ils les dirigent dans leurs gestes.

Le spectacle est annoncé à grands coups de corne. C’est l’euphorie, d’autant que c’est une sortie prisée des écoles thaïlandaises : les gradins sont très vite remplis de petits écoliers agités… On a l’impression d’être au cirque ! Nous sommes stupéfaits de l’agilité dont peuvent faire preuve ces gros mastodontes ! Lorsqu’ils passent à proximité de nous, c’est à peine si l’on entend le bruit de leurs pas… Ce qui rend complètement caduque l’expression « à pas d’éléphants » ! Ils vont alors nous faire une démonstration incroyable de leur habileté au lancé de ballon, en peignant une toile (oui oui ! le dessin n’entrera probablement pas au Louvres, mais c’est quand même très impressionnant !), au jonglage, au lancé de fléchettes (aucun mort !), aux acrobaties… Nous nous régalons !

Nous sommes conquis et nourrissons bien volontiers ces stars qui viennent entre chaque numéro, chercher une petite récompense. Ils font bien la différence entre les billets (qu’ils déposent soigneusement dans les mains de leur cornac) et les morceaux de canne, qu’ils avalent rapidement ! C’est qu’ils en engloutissent des kilos de canne à sucre et de concombres !!! Les filles adorent leur proposer des bâtonnets de canne qu’ils prennent délicatement avec leur trompe. Nous irons voir les deux représentations du jour, tellement cela nous plait !

En se baladant dans le village, nous assistons à la visite médicale de plusieurs pachydermes qui attendent leur tour, comme dans une salle d’attente ! En gros (c’est le cas de le dire !), c’est comme pour les humains, mais en plus gros : ils doivent s’y mettre à 4 pour faire une prise de sang à chaque spécimen (attention la seringue !) et le vétérinaire ausculte chaque patient. Un véritable cabinet vétérinaire est installé en plein air avec tout le matériel nécessaire et une dizaine de personnes est sur place. Heureusement qu’après il y a la récompense : quelques végétaux bien verts !

Le soir, nous dormirons à proximité du village juste à côté d’un point d’eau et par bonheur, c’est la baignoire des éléphants ! Nous aurons la chance de les voir venir se baigner avec leur cornac, après leur journée. Nous dormirons entourés d’une dizaine d’éléphants… Un souvenir inoubliable que de les entendre barrir dans le soir !… Demain nous continuons la route, vers le Cambodge, avec encore quelques arrêts prévus…

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