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Récit de voyage île de Paques

Nous quittons Cancun, pour rejoindre l’Ile de Pâques. Le chemin le plus direct, c’est la ligne droite ; c’est bien connu ! Mais en pratique, nous allons une nouvelle fois faire les frais du système d’organisation mondiale des transports aériens ! Après de nombreuses recherches, nous constatons qu’il est plus avantageux pour nous, de passer… par New York ! Nous allons à nouveau tester les compagnies aériennes, les plateaux repas et les films en espagnol !! L’escale prévue à New York est courte, nous avons une heure et quart pour passer l’immigration, récupérer les bagages, passer les deux contrôles de douane, trouver le comptoir de Lan Airlines (nous devons refaire un chek in car nous changeons de compagnie aérienne) et courir jusqu’à la porte d’embarquement !! Nous briefons les filles ; il va falloir faire vite, très vite !! Mais lorsque nous arrivons essoufflés au comptoir d’enregistrement, les hôtesses nous informent que le vol de 20h00 pour Santiago du Chili est… annulé !! Maintenant au moins, nous pouvons arrêter de courir !! Un nouveau vol est programmé cette nuit ; nous arriverons à Santiago demain vers 11h00 du matin… oui, mais nous avons une correspondance à 09h00 pour l’île de Pâques !! Les hôtesses cherchent et trouvent 5 places dans le vol de l’après midi… nous allons arriver à 21h30 au lieu de 13h00… génial, on a déjà perdu un après midi sur place !!

Arrivés sous la pluie et dans le noir, nous mettons trois quarts d’heure à récupérer nos bagages, car il y a beaucoup de monde devant l’unique carrousel à valises, dans cet aéroport fait de tôles et de planches ! Certains repartent avec un chariot bondé de cartons et de glacières ; ils doivent transporter bien plus que les slips et les chaussettes pour la semaine ! Nous comprenons que les îliens rentrent sur Rapanui chargés ; ils ont fait le plein sur le continent. Lorsque nous mettons le nez dehors notre hôte nous attend avec des colliers de fleurs, façon « tahitienne »…, la surprise ravit les filles qui lorgnaient déjà sur ceux offerts aux autres voyageurs !!!

Dehors, on ne voit rien et il pleut des cordes. Bon, nous sommes fatigués par ces multiples transports et rebondissements. Nous nous couchons sans même savoir ce qu’il y a devant les baies vitrées… on verra demain… Et le lendemain, la magie sera au rendez-vous : la cabana que nous avons louée fait face à l’océan Pacifique et nous assistons à notre premier lever de soleil sur l’océan ! En cherchant bien, nous apercevons même un Moaï isolé… Nous sommes impatients de les découvrir et partons sans attendre. Nous apercevons également des chevaux juste à côté du logement, pour le plus grand bonheur de Mahau… et ce n’est que le début !

La location que nous avons réservée est un peu excentrée d’Hanga Roa, seule ville de l’île. Le logement ne correspond pas aux photos du site. On a récupéré l’ancienne maison vétuste du groupe de cabanas, avec en prime de gros cafards et l’eau capricieuse… mais qu’à cela ne tienne, ce n’est pas ça qui nous gâchera le séjour, ah non ! Nous décidons de louer un 4x4 pour visiter l’île. Nous manquons d’éclater de rire en voyant le propriétaire qui nous loue cette vieille bagnole qui grince de tous les côtés, se démener avec la serrure pour fermer la porte. Après cinq minutes d’acharnement, la machine finit par gagner et avant de casser la clef dans la serrure, il nous rassure : il n’y a pas de vol ici, on peut laisser la voiture ouverte, c’est calme, pas de problème ! Pas d’état des lieux, rien. En fait nous apprendrons plus tard qu’il n’y avait pas d’assurance non plus ! En effet, faute d’assureur sur l’île, tout le monde roule sans assurance. Bienvenue à Rapanui ! Nous comprenons très vite que c’est comme ça ici. Tout le monde roule calmement et laisse portes et vitres ouvertes… une vie paisible qui semble avoir échappée à la vie tourmentée du continent… Nous trouverons bien vite nos marques dans cette petite ville, avec ses deux rues principales (rien à voir avec les avenues grouillantes de Singapour !!!) et le petit port de pêche, où nous aurons la chance d’apercevoir (ENFIN !!!) des tortues ! En fin de journée, elles s’approchent de la côte, pour venir « brouter » les algues entre les bateaux… et effectivement nous en verrons plusieurs remonter respirer à la surface de l’eau entre les bateaux… Seule petite ombre au tableau, le temps s’annonce plus que mitigé. Ici, c’est le début de l’automne, mai étant le mois le plus pluvieux. On y voit l’avantage qu’il y aura peut-être moins de monde !

Un paysage entre le velours vert des volcans et l’océan turquoise déchainé…


Nous prenons la route. En quelques jours, nous aurons probablement parcouru toutes les routes de l’ile qui en compte très peu ! Les paysages sont saisissants. De nombreux volcans, petits et grands, arrondis ou pointus, dessinent un paysage qui nous fait, par moments, penser à l’Auvergne.

C’est très vert et il y a de nombreux chevaux sauvages imprévisibles. Leur présence en grand nombre apporte un côté sauvage à l’île mais engendre des dégradations sur les sites archéologiques… ils ne respectent pas les panneaux… c’est vrai aussi qu’ils ne savent pas lire !! 

L’océan est déchainé, avec des vagues énormes qui font la joie de surfers intrépides. Elles viennent claquer sur les rochers sombres et le contraste entre le blanc de la mousse des vagues et le noir des roches volcaniques est éclatant.

Les Rapanui et leurs Moaï…


Quelques navigateurs intrépides venus de Polynésie débarquèrent vers 700 ans ap JC, après avoir parcouru plus de 4000 km et fondèrent les bases de Rapa Nui. L’île recouverte à 70% de cocotiers et de plantes comestibles, était alors un petit paradis. La sculpture des Moaï s’étala entre 1000 et 1600 ans apr.J-C. Puis, comme dans beaucoup de petit paradis, l’arrivée des explorateurs bouleversa le cours paisible de l’histoire… Les premiers furent les Hollandais en 1721 qui lui donnèrent le nom d’île de Pâques, l’ayant découverte le jour de Pâques ; puis les Espagnols et enfin les Anglais avec James Cook… leurs récits successifs nous en apprendrons un peu plus sur la vie de l’île et les coutumes aujourd’hui disparues. On pense que l’arrivée de ces explorateurs aura eu raison de la paix et exacerbé les rivalités entre les 12 tribus vivant sur l’île, puisqu’entre les deux dernières expéditions, les Moaï furent renversés (entre 1770 et 1838). Toutes les statues de l’île seront en effet retrouvées face contre terre, laissées à l’abandon et aux intempéries durant plus de 200 ans. Les premières restaurations auront lieu à partir de 1955, les archéologues en ayant aujourd’hui relevé une cinquantaine. Entre 1862 et 1866, une autre hécatombe aura lieu sur l’île. Le Pérou ayant besoin de main d’œuvre déportera de force de nombreux hommes et sages de l’île, laissant peu de survivants. En 1883, le Chili prendra le pouvoir à l’issu de la signature d’un traité dont la traduction en Rapanui parlait de « protection » et non de « souveraineté totale et complète » comme cela est mentionné dans le texte en espagnol… Il en résulte de nombreuses tensions qui persistent aujourd’hui et sont encore palpables dans les rues, à l’instar des panneaux indépendantistes qui ponctuent Hanga Roa. Dans la première moitié du 20ème siècle, l’île (considérée sans valeur), sera confiée à une entreprise étrangère, qui la transformera en gigantesque exploitation ovine ! Les moutons brouteront tranquillement durant une cinquantaine d’années au milieu des ruines archéologiques ! Leurs enclos seront même réalisés en pierres… directement pillées sur les Ahu ! En 1966 en pleine guerre froide, l’ile se transformera même en base secrète américaine ! Depuis, les choses ont changé heureusement et on a pris conscience de l’importance historique de ce petit bout de terre. Depuis 1996, le parc national de Rapa Nui (environ 40% de l’île) est classé Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco, redonnant de l’importance à cette petite île perdue au milieu de l’océan.


Les 15 Moaï du Ahu Tongariki


Pour notre première visite, nous décidons d’aller voir l’Ahu Tongariki. C’est certainement l’une des images les plus connues dans le monde et nous serons impressionnés dès l’approche. Le paysage dans lequel s’inscrivent les statues de pierre est gigantesque et majestueux. Les 15 géants sont alignés sur l’Ahu (la plateforme sacrée) et tournent le dos à l’océan. En fait, ils étaient positionnés non pas en fonction de l’océan, mais tournés pour veiller et poser leur regard protecteur sur le village qui les avaient érigés. Un Moaï était sculpté et placé sur l’Ahu pour rendre hommage à un personnage important du village lorsque celui-ci mourrait. Nous savons qu’il est interdit de gravir l’Ahu sacré, et nous approchons doucement des statues. Un sifflement strident retentit lorsque l’on dépasse d’un centimètre la « ligne » de démarcation : les gardes ont l’œil !… mais c’est vrai que les limites ne sont pas toujours très claires, Gaëtane en fera les frais… Nous savourons le plaisir d’être là devant ces statues stoïques. Nous ressentons une énergie incroyable dans ce site. Nous sommes justes là. La première impression est forte !

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Les pétroglyphes de Papa Tataku


Nous arrivons sur le site en plein après midi et la luminosité rend les pétroglyphes peu lisibles. Nous apercevrons toutefois quelques poissons et une barque, sculptés dans les roches sombres au sol. Bon, ça ne sera pas la visite la plus surprenante de ce séjour.


Anakena : des Ahu sur la plage…


Alors que la pluie tombe, nous partons de l’autre côté de l’île, à Anakena. Nous avons bien compris que sur cette petite île le temps est particulièrement changeant et différent d’une côte à l’autre. Nous découvrons une plage idyllique au sable blanc, plantée de cocotiers tahitiens. Les premiers polynésiens débarquèrent ici et y établirent leur village. On y trouve également trois plateformes originelles, mais l’Ahu Nau Nau est le plus extraordinaire, avec ses 7 Moaï redressés. Protégés des intempéries sous une couche de sable, ils ont conservé leurs sculptures fines, leur coiffe de tuf rouge pour certains et se dressent aujourd’hui majestueusement dans un site de folie ! L’un des plus beaux sites de l’île pour nous !

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Rano Raraku, la carrière de pierre volcanique des Moaï…


Le spectacle est saisissant : des statues dans tous les coins, dans tous les sens, placées dans la pente… en route vers leur socle final. Elles étaient sculptées allongées pour tailler les détails de visage et du pagne, avant d’être arrachées à la montagne, d’être basculées dans des fosses pour que l’on puisse sculpter leur dos. Puis elles étaient descendues (allongées ou debout, on ne sait pas trop), avant de rejoindre leur place définitive sur le Ahu. Ce n’est qu’à ce moment précis que la sculpture de leurs yeux était alors réalisée ! Le pouvoir des yeux était tellement important, qu’ils n’étaient réalisés qu’une fois la statue en place. Le « mana », l’esprit du défunt représenté par cette statue, pouvait alors, via les yeux, veiller sur le village ! Les chercheurs estiment qu’un grand Moaï devait nécessiter le travail d’une équipe de tailleurs sous la direction d’un maitre tailleur pendant 2 années ! On a l’impression de voir une armée de Moaï en route dans leur descente vers l’océan… On imagine les sculpteurs revenant demain, pour continuer leur travail. C’est juste jour de pause… Les masses sombres se détachent dans le velours vert de la pente du volcan endormi. Le plus grand que nous verrons, aurait mesuré s’il avait été terminé, 21 mètres de long (7m de hauteur pour la tête tout de même !), pour 200 Tonnes ! Mais les compétitions entre tribus et l’escalade à toujours vouloir faire plus, plus grand, plus nombreux, à conduit à l’épuisement des ressources et des hommes… et à la perte de la vie sur l’île ! Nous partirons impressionnés par ce site endormi. Dommage qu’on ne puisse entrer qu’une fois dans ce lieu magique. Le ticket du parc national valable pour cinq jours, ne permet en effet d’accéder qu’une seule fois aux sites de Rano Raraku et d’Orongo, pour des questions de gestion des visiteurs. Nous y serions volontiers retournés…

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Le cratère du volcan n’est pas en reste !


Nous partons voir le cratère du volcan, un peu plus loin. La vue depuis le haut du cratère est magnifique et les couleurs de terres rouges nous font penser aux ocres de Roussillon dans le Luberon… Sauf qu’une fois de plus, nous retrouvons des Moaï sombres en plein milieu de la pente ! A une période faste la demande en Moaï était tellement importante, que les Rapanui exploitèrent l’intérieur du cratère. On y retrouve aujourd’hui 70 Moaï restés en l’état d’abandon dans lequel on les a trouvés !… ils allaient jusqu’à creuser le cœur du volcan en dépit des difficultés que cela pouvait représenter d’acheminer la statue terminée de plusieurs tonnes, à plusieurs kilomètres de là !

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