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Récit de voyage Laos

L’atmosphère est bien différente dans le marché du soir, où les stands d’artisanat et de produits « touristiques » s’étalent à perte de vue. Nous serons frappés par l’ambiance familiale qui y règne : nous y verrons plusieurs mamans en train d’allaiter les petits, des bébés dormir sur des lits de camp ou des familles entières tenir leur stand, tout en mangeant le repas du soir ! Nous achèterons à plusieurs reprises des fruits et légumes, conscients qu’on nous fait payer un prix de touriste ou de vache à lait ! C’est là aussi que nous trouverons le repas le moins cher : un buffet salé de plats typiques (riz fris, tofu, thaï noddle, papaye, beignets de légumes…) pour 10.000kips ! Soit 1€ ! A ce prix-là, cela ne vaut même plus la peine de cuisiner !

Nous traverserons le Mékong sur l’un des ponts éphémères en bambou : à chaque saison sèche, on les reconstruit afin de pouvoir passer de l’autre côté de la rive. Ces ponts (pour les piétons uniquement !) seront ensuite détruits avec la montée des eaux à la saison des pluies.

Cérémonie des offrandes


On n’a rien sans rien ! Ce matin, réveil à 04h45, nous voulons assister à la cérémonie de l’aumône des moines bouddhistes, dans les rues de Luang Prabang. Dès l’aube, ils sortent faire l’aumône auprès de la population. Ils récupèrent ainsi quotidiennement, le riz de leur repas. Nous arrivons  à 05h30, dans le noir et la brume. Il fait 13°. L’ambiance est presque mystique. Dans la pénombre, des ombres silencieuses s’affairent: certaines installent des tapis et des pots à offrandes au sol bien alignés, d’autres déambulent avec dans leurs paniers, des friandises et du mauvais riz… Nous voyons des chaudrons en train de cuire sur les « feux de camp »… ils sont décidément bien matinaux ! Le rituel bien rodé, semble faire vivre tout un petit monde. Il n’y a pas encore trop de monde et nous commençons à faire quelques photos, tout en marchand, pour se réchauffer un peu. Il y a déjà quelques badauds endormis et emmitouflés dans leur blouson…La procession devrait commencer vers 06h00…


C’est alors qu’en l’espace d’un quart d’heure, l’ambiance va changer radicalement. Des hordes de navettes déversent leur flot de touristes bruyants, tirés de leurs hôtels. Ils viennent prendre place sur un des tapis, dans le fracas et les rires. Les navettes, taxis et tuk tuk se suivent à la queue leu leu et se garent sans vergogne dans la rue, en double file, si besoin. Ça y est, on est à Disneyland !! Nous sommes dégoutés : on s’est levés tôt et on s’est garés loin… On sent bien que les voyagistes ont organisé des circuits avec « repas aux moines » inclus, comme activité phare et ils débarquent sans scrupule ! Nous avons expliqué aux filles que c’est une cérémonie religieuse ayant un sens profond pour les bouddhistes et qu’il faut la respecter ! En quelques minutes, la rue est bondée !!

Les premières colonnes de moines arrivent… Et là, c’est la foire d’empoigne : c’est à celui qui sera le plus près pour faire LA photo… Aucune retenue, aucun respect pour l’aspect religieux de cette cérémonie. Les touristes se photographient eux-mêmes, en pleine cérémonie. Pathétique. Et dire que les moines assistent à cette mascarade chaque jour. Nous sommes impressionnés par l’irrespect complet des touristes, tout autant que par le cheminement silencieux des moines. Ils déambulent pieds nus et simplement vêtus de leur vêtement orange, quand nous nous gelons dans nos cinq épaisseurs de pulls !… Ils ouvrent leur « bol à offrande » devant chaque personne agenouillée, et celle-ci y dépose une cuillère de riz cuit chaud… dans le meilleur des cas. Certains y déposent le mauvais riz acheté à la sauvette aux marchands ambulants ou encore des biscuits à bas prix, que les moines se dépêchent de déposer dans des « corbeilles » prévues à cet effet sur le trajet. Le moment est magique… Nous voyons ces moines de tous âges passer devant chaque personne, recevoir silencieusement des boulettes de riz d’environ 2cm de diamètre… Plusieurs groupes passent et s’enfoncent dans la brume… Les touristes, leur photo en poche, repartent sans même attendre la fin de la cérémonie. C’est l’heure de quitter l’attraction et de repartir avec la navette au milieu de tout le monde !

C’est l’heure pour nous de passer de l’autre côté, du côté authentique de la cérémonie. Nous allons nous installer dans une rue retirée, où quelques femmes âgées attirent notre attention. Elles déposeront devant nous avec un profond respect, du riz fraichement cuit (mais à quelle heure se lèvent-elles ?), dans le bol de chaque moine. C’est génial d’être là ! Nous sommes admiratifs devant cette dévotion car une fois de plus, c’est un rituel bien matinal que celui-ci. Pour offrir un peu de riz chaud digne des moines, elles doivent se lever bien tôt pour cuisiner ! Nous savourons ce moment privilégié, bien loin du folklore auquel nous avons assisté quelques minutes auparavant ! Le jour s’est levé doucement, c’est l’heure pour les moines de regagner leur wat… et nous notre camping car douillet… Il est 07h00, et nous dégustons un bon chocolat chaud, bien mérité !

Coucher de soleil sur le Mekong


A bord d’un bateau lent, nous savourerons un coucher de soleil paisible sur le Mekong. Nous découvrirons des paysages bien différents que ceux depuis les rives : les berges cultivées, les bateaux-maisons, les moines s’amusant dans l’eau sur une plage éloignée… tout cela nous fera oublier que le pilote a voulu nous arnaquer d’une demi heure (sur une heure totale !)… on ne doit pas lire l’heure dans le même sens !…

Nous allons visiter le petit village paisible de Ban Xang Khong, dont les habitants sont spécialisés dans la fabrication de soieries. Nous resterons admiratifs devant le travail de ces petites mains qui filent et tissent la soie, dans des conditions rudimentaires ! Un savoir qui a disparu depuis bien longtemps chez nous. Nous verrons également une fabrique de papier à partir de fibres de muriers, ainsi qu’un sculpteur habile, qui taille avec dextérité le bois, pour faire naitre des bouddhas de toute taille… Seul bémol à cette jolie visite, les prix qui eux, s’envolent dès qu’un « touriste » se présente !

Parc de Kuang Si


Après une demi-heure de route laotienne (on n’est jamais à l’abri d’un petit nid d’autruche par-ci par-là !), nous arrivons au parc de Kuang Si. Avant de monter vers les chutes d’eau, nous nous arrêtons à l’enclos des ours. Ici sont recueillis des Asian Black Bears et des Malayan Sun Bears. Ils ont été sauvés des griffes de braconniers et trouvent ici un refuge bien tranquille. Nous avons tout le loisir d’observer de près une vingtaine de « gros nounours », qui semblent paisibles.

Puis, nous montons vers les chutes. En chemin, nous trouvons tout d’abord une série de bassins naturels d’eau en terrasses, qui font office tantôt de lieu de baignade, de lieu de plongeon… Les eaux cristallines des montagnes varient du bleu turquoise, au blanc laiteux. L’eau s’écoule de bassin en bassin, au milieu d’une foret luxuriante. Parmi les nombreux touristes, quelques téméraire à la recherche de « LA » photo, se jettent à l’eau pour le cliché… Nous y tremperons un doigt de pied… humm ! Trop fraiche pour nous ! Nous voyons quelques touristes à la chair de poule sortir de l’eau et se réchauffer à la vodka !… l’eau est vraiment trop fraiche ! Un peu plus loin, nous découvrons la cascade, avec une série de chutes d’eau, dont la plus importante mesure près de vingt cinq mètres de hauteur. Ici dame nature nous offre un spectacle magnifique, c’est l’une des plus belles cascades que nous ayons pu voir jusqu’ici.

Nous avons apprécié Luang Prabang, son atmosphère détendue, ses températures clémentes (15° le matin et 30 l’après midi), et ses effluves d’hexagone. Nous nous ferons aborder à de nombreuses reprises par des français, intrigués par le trajet du cc : « Mais comment avez-vous amené le cc jusqu’ici ? ». Après cinq jours, nous avons rechargé les batteries en « ambiance française », il est temps pour nous de reprendre la route.


Nous quittons Luang Prabang, pour nous enfoncer vers l’Est du pays, jusqu’à Phonvasan. Nous retrouvons de la route de montagne sinueuse et parsemée de quelques nids de poules surprenants. Il nous faudra 7 heures pour parcourir les 250km… on commence à avoir l’habitude ! En arrivant, nous découvrons un autre paysage. Les montagnes couvertes de forets ont laissé place à des collines « rasées » et aux cultures sur brulis. Nous arrivons dans une ville qui nous rappelle Udoxmai : rues poussiéreuses, odeurs de feux (pour cuire, se chauffer, bruler les ordures….), marchés locaux quotidiens… Ce sera notre ville bivouac pour trois jours, le temps de rayonner dans le coin.


Nous arrivons dans la deuxième région la plus touchée par les bombes larguées sur le Laos durant la guerre du Vietnam. Quasiment toutes les visites que nous ferons auront ce sujet en toile de fond. Difficile d’admettre que c’est le pays qui a été le plus bombardé dans l’histoire des guerres dans le monde ! Nous découvrirons ce chiffre ahurissant : on estime que le pays a reçu l’équivalent d’1 bombe toutes les 8 minutes, 24/24h pendant neuf ans ! Cela fait froid dans le dos. Aujourd’hui, presque quarante ans après la fin de la guerre (1964/1973), les autorités estiment à 40 années le temps encore nécessaire, pour déminer et sécuriser le pays ! La situation est paradoxale : si encore aujourd’hui une personne meurt chaque jour à cause de ces engins, les gens en récupèrent pour les revendre à la ferraille, recycler le métal (en faire des objets de la vie quotidienne telles des cuillères…) ou les exposer tels des trophées dans les jardins ou en ville…

La plaine des jarres


L’origine de ces jarres datées de 500 av JC-200 ap JC n’est pas établie… L’hypothèse d’urnes funéraires ayant servies aux civilisations anciennes semble la plus partagée… Autour de Phonsavan, il y a 90 sites de jarres répertoriés, dont trois seulement sont accessibles, car ils ont également été touchés par la guerre du Vietnam. Ceux-là ont été partiellement déminés, et leur visite se fait uniquement le long de chemins balisés par des bornes. Nous visiterons tout d’abord le site n°1, où nous verrons le plus grand nombre de jarres entre des trous géants de bombes. C’est là aussi que se trouve la plus grosse des jarres, 2.50m de diamètre, pour 6 tonnes, un beau bébé de pierre taillée… Comment ce mastodonte a-t-il pu être transporté là ? Nous repartons avec toutes nos questions et les mystères qui entourent ces géants de pierre, conscients qu’une valeur historique liée à la guerre, se superpose à la valeur archéologique du site…

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