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Récit de voyage Pérou

Si nous restons aussi longtemps dans cette ville si peu attractive, (c’est même la ville la plus grise et la plus poussiéreuse de nous ayons rencontré jusqu’ici !), c’est que les corps sont mis à rude épreuve et montrent des signes de faiblesse. Il faudra quatre jours à Gaëtane pour venir à bout de la migraine persistante et intense, des nausées et vomissements dus à l’altitude : maintenant on sait ce que c’est le soroche ! Bienvenue en altitude ! On testera même les bonbons à la coca… c’est dire ! Une petite virée aux urgences de l’hôpital de Juliaca sera nécessaire afin de la soulager : une heure et demi sous oxygène aux urgences permettra de récupérer un peu d’énergie. Pendant ce temps, Stéphane et les filles attendront dans la salle d’attente, heu… la cour des miracles !

Cuzco


Nous nous posons pour quelques jours dans « le » camping de la ville. Situé sur les hauteurs de Cuzco nous allons, l’espace de ces quelques jours, être plongés dans une ambiance fermière, avec chiens et poules qui courent partout. Nous y croiserons d’autres voyageurs au long cours, allemands, australiens, italiens… Nous y apprécierons le calme des lieux et la gentillesse des propriétaires le tout, à vingt minutes du centre ville animé et touristique.

Nous profitons d’être à Cuzco pour organiser l’excursion vers la Machu Picchu. Après avoir fait plusieurs agences, nous décidons de faire notre « don » à l’une d’entre elles, plus convaincante que les autres. Bon, cela ressemble à une opération de plumage en direct et bien organisée. C’est évident, nous sommes des vaches à lait. Les prix sont flous et excessifs ! Nous nous détendrons en visitant la superbe Plaza de Armas ou le marché artisanal coloré. L’ancienne capitale inca possède un quartier colonial particulièrement touristique, mais qui très agréable. Nous ferons quelques photos de péruviennes en costume…

Le Machu Picchu…


Nous faisons le trajet dans une navette avec en bruit de fond le match Pérou-Suisse ! C’est le match du siècle.. enfin pour les péruviens ! En deux secondes nous replongeons dans l’actualité : c’est le mondial de foot ! Alors les matchs de foot c’est déjà chiant à écouter en français… mais alors en espagnol !!!! Nous nous amusons à essayer de reconnaitre des mots… pelota… arbitro… C’est sur, notre espagnol va progresser ! Nous regardons défiler très vite le paysage… trop vite ! Il conduit comme un fou ! A croire qu’il veut arriver avant la mi-temps ! Nous sommes heureux d’arriver (entiers) à Ollantaytambo, pour prendre notre train. C’est un joli petit village sur la route du Machu Picchu.

Nous partons pour 1h40 dans un train hors d’âge de la compagnie INCARAIL… ça monte, ça descend ; nous nous faisons balloter de gauche à droite. Nous découvrons des paysages superbes et longeons un cours d’eau agité, au creux de montagnes hautes, parfois enneigées. Superbe. On n’a jamais été aussi près !… Nous nous installons dans un hostal médiocre, pour y passer deux nuits (pourries)… Ce ne sera pas notre meilleur souvenir de logement ! Nous partons diner dans cette petite ville qui a un faux air des stations de ski, les bonnets péruviens en plus ! Il y fait froid et cela sent le feu de cheminée… Partout, des touristes et… des pièges à touristes ! Le marché artisanal nous semblera bien moins intéressant et sympathique que ceux que nous avons déjà pu visiter !

Nous nous amusons à repérer deux grandes familles voyageant en troupeaux : les touristes "d’âge mur", qui débarquent coiffés du chapeau Indiana Jones tout neuf brodé à l’effigie de leur dernière expédition. Ils ont revêtu leur ensemble « baroudeur » de luxe, bien propres et repassé, ou leur pull Quechua bien moelleux et tiennent à la main des cadeaux achetés pour les petits enfants… Ils suivent sagement leur guide, en prenant bien soin de ne pas perdre le troupeau et leur étiquette attachée autour du cou !… L’autre catégorie (aux antipodes), plus jeune (la vingtaine, on prend un coup de vieux sur le coup !), est constituée d’aventuriers backpackers ou de jeunes idéalistes partis à la découverte de ce merveilleux monde… C’est tellement génial qu’ils en oublient même de se laver. Pas le temps… Du coup une odeur pestilentielle les précède parfois… Nous en ferons l’expérience odorante durant le trajet ! Ils arborent des pantalons trois fois trop grands, les longs cheveux non peignés ou les rastas et des piercings. Ils sont nonchalants et profitent de l’instant présent. Et nous voilà au milieu de ce curieux mélange de genre, que nous apprécions.


Le lendemain, nous partons à l’assaut du Machu Picchu, nommé ainsi car c’est le nom de la montagne. Un mauvais petit déjeuner avalé, nous partons en navette, gravir les centaines de mètres qui nous séparent de l’ancienne ville inca. Une fois de plus, la conduite péruvienne nous laisse muets… Nous arrivons miraculeusement au sommet de la montagne, après avoir aperçu les premières terrasses de la ville. Frénétiques, nous pénétrons au cœur de la ville inca et la magie opère. On a beau avoir vu et revu ces images, nous sommes tout simplement émerveillés par ce paysage incroyable qui s’expose devant nous. Nous arrivons à faire abstraction des nombreux touristes (dont pas mal de compatriotes et d’Australiens), en n’empruntant pas le tour « officiel », ce qui nous permettra d’être en décalé avec les troupeaux !

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Nous découvrons les deux grandes parties constituant le Machu Picchu : le secteur urbain, constitué des habitations, des bassins, des temples et lieux de culte, du quartier des prisons, du quartier industriel…

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Nous observons différents appareillages de murs, dont certains particulièrement élaborés ou « compliqués » … selon le point de vue ! Nous verrons également des portes et fenêtres incas, réalisées en forme de trapèze, pour assurer plus de stabilité lors des tremblements de terre… ingénieux…

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Nous découvrons également le secteur agricole, constitué de nombreuses terrasses qui épousent les courbes de la montagne. Le nombre important de terrasses est impressionnant et nous laisse imaginer les champs de céréales, de maïs… sous la vigilance des maisons des gardiens aux murs inclinés et du poste de surveillance haut perché.

Ce qui nous impressionnera le plus, c’est le paysage incroyable dans lequel s’inscrit cette réalisation extraordinaire. La ville se détache sur un fond composé de montagnes aux teintes bleutées. La ville semble avoir été sculptée sur la crête de la montagne. Les pentes sont vertigineuses et mieux vaut ne pas rater une marche !… On est au cœur d’un paysage de montagnes aux sommets très hauts et bien loin de tout… Pas étonnant qu’il ait fallu attendre 1911 pour que la cité soit découverte !… Nous apprécions d’être là, de pouvoir profiter de ces paysages superbes. Les habitants poilus qui broutent paisiblement les terrasses, ajoutent un côté exotique au spectacle ! Ils font l’animation dans ce temple de pierre…

Nous repartirons vers 16 heures, avec l’impression d’avoir pu nous imprégner de cette cité extraordinaire. L’exagération des prix à ce site incroyable n’aura pas réussi à gâcher notre plaisir. Mais nous restons très en colère sur le fait que seulement 1/7ème du prix de cette visite sert à payer l’entrée au site ! Les deux compagnies de train qui se partagent le gâteau sont tout simplement des escrocs ! Il serait plus logique à nos yeux, que la plus grosse partie de l’argent dépensé parte au site du Machu Picchu, ce qui n’est malheureusement pas le cas ! Entre les prix exorbitants du train, des navettes (qui sont nettement supérieurs à ceux pratiqués aux péruviens, pour le même service !), s’ajoutent les prix d’entrée, les toilettes payantes, le moindre sandwich très cher… Jusqu’aux commerces d’Aguas Callientes (marché artisanal et restaurants), qui nous annoncent des prix bien supérieurs à ceux rencontrés jusqu’ici… Ils nous voient venir !  Tout au long de cette visite, nous aurons la désagréable impression d’être vraiment pris pour des palomas (pigeons en français) !


Site de Sillustani


Nous partons visiter le site archéologique de Sillustani, où nous découvrons des chullpa (qui sont des tours funéraires) érigées pars le peuple pré-inca Kolla. Réalisées en pierre (durant la première période), ou en pierre taillée (pendant la période tardive), elles recevaient les dépouilles des nobles et de leur famille. Les momies étaient disposées en position fœtale avec des offrandes (poteries décorées, statuettes…) pour leur « future vie » . Une minuscule porte disposée à l’Est permettait d’accéder à l’intérieur de ces constructions emblématiques, disposées dans un site magnifique : au sommet d’une colline surplombant des lacs. L’ascension sera lente, car l’altitude transforme le moindre geste en un effort colossal… Mais le site en vaut la peine ! En redescendant, nous sommes autorisés à bivouaquer sur le parking du site archéologique, qui est calme et désert… enfin presque.

Un gardien de musée bien trop hospitalier…


Alors que nous sommes en train de dîner, on frappe à la porte du cc : c’est le gardien du musée archéologique voisin qui vient nous saluer et nous confirmer que le lieu est calme, pas de soucis. Comme il est intrigué par le véhicule, nous le laissons entrer visiter notre home sweet home… Avec sa bonne tête de petit pépé tranquille, il nous explique avoir passé un mois à l’hôpital à cause d’un mauvais clou enfoncé dans le pied. Le pauvre. Nous l’écoutons nous raconter qu’il a trouvé des morceaux de poterie en creusant dans son jardin comme tous ceux du village et nous dit que ce serait intéressant de montrer ces objets archéologiques « réels » aux filles. Très sympathique ! Le voilà parti. Nous en profitons pour vite débarrasser la table… C’est alors qu’il revient avec deux baluchons : l’un chargé d’objets archéologiques, le deuxième de bricoles à touristes. Il nous offre deux petits tauritos (taureaux), pour nous porter bonheur. Puis il nous déballe des assiettes en terre cuite décorées, des pots anciens recollés, des coupelles métalliques, plusieurs petits poissons métalliques finement ciselés… Nous écarquillons les yeux… et les oreilles lorsqu’il nous annonce des prix ! Là, nous changeons de couleur ! C’est qu’il est venu pour arrondir ses fins de mois le voyou ! Gentiment mais fermement, nous lui expliquons qu’il est hors de question de passer les douanes avec des objets archéologiques et que nous n’en achèterons pas. Geste à l’appui, il nous explique que les douanes, c’est pas un problème : on peut cacher un petit poisson dans un si grand cc ! Même sous les coussins et il nous mime le geste ! Génial. On est tombés sur un revendeur ! Devant notre fermeté, il cherche à nous fourguer une connerie. Il nous déballe des bonnets, des lamas, des sacs, des porte clefs… Tout un tas de babioles qu’on a déjà maintes fois vues sur les marchés. Nous avons bien compris qu’il ne repartira pas sans une obole. Nous optons pour un petit lama bien cher, mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour le voir remballer ses fouffes !… C’est alors que ça se corse. Il nous explique qu’il nous a offert quelque chose de son pays et qu’il attend donc en retour quelque chose… de France ! Le bougre, le voyou, l’arnaqueur, le ****** !….. Bon, on est dans l’impasse, il faut vite trouver. Mais nous sommes partis depuis 10 mois et nous n’avons rien à lui proposer si ce n’est des slips et des assiettes en plastique ! on le mettrait bien dehors mais nous sommes seuls sur ce parking et dans "son" village! Pas de problème, il sait ce qu’il veut : une lampe torche pour faire ses rondes ! Ah ! parce qu’en plus il vient chercher quelque chose de précis ! Nous refuserons plusieurs fois de lui monter la « luce » tant convoitée, pas question de nous en débarrasser, (si on la lui montre, on est marrons !) on en a besoin… Il nous dit qu’on a qu’à en racheter une en arrivant à Puno ! Bein voyons, c’est une caméra cachée ou quoi ?… Il ne bouge pas et ne se rend pas compte qu’on attend qu’une chose : qu’il parte ! Il est installé au chaud et attend. Il est venu chercher quelque chose. Comment se dépatouiller de ce collant gardien de musée ?… Au bout d’une heure, il quittera enfin notre cc, avec deux piles (elles sont neuves au moins nous a-t-il demandé ! quel culot !), et deux verres en plastique… de Belgique ! De notre côté, nous restons avec deux affreux taureaux très vite baptisés « Arnaque » et « Escroc », et une très bonne leçon de vie ! On a voulu y croire, mais une fois de plus, force est de constater qu’on ne peut jamais relâcher notre attention… C’est la première fois que nous sommes directement confrontés au trafic d’objets archéologiques. Nous ne lui jetons pas la pierre, les conditions très rudes de vie les poussent à chercher à améliorer par n’importe quel moyen leur existence. Un péruvien sur 5 vit encore avec moins de 2$US par jour… Mais nous restons abasourdis par la démarche… on ne nous y prendra plus !

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